L’interdiction progressive de certains matériaux d’emballage a bouleversé la logistique du commerce en ligne. Depuis 2023, plusieurs grandes enseignes françaises ont abandonné le carton au profit de solutions alternatives pour la livraison de colis.
Cette transition s’accompagne de normes strictes sur la recyclabilité et la réutilisation, modifiant en profondeur la chaîne d’approvisionnement. Face à ces contraintes, des innovations apparaissent, portées par la nécessité de limiter l’impact environnemental du transport des marchandises.
Pourquoi repenser l’emballage des colis : enjeux environnementaux et limites du carton
Le commerce en ligne a explosé, bouleversant aussi nos attentes vis-à-vis des emballages. Le carton, longtemps perçu comme une réponse simple et vertueuse, montre aujourd’hui ses failles. Certes, il reste recyclable et finit par se dégrader, mais l’ampleur de sa production soulève d’autres questions : pression sur les forêts, utilisation de produits chimiques dans sa transformation, gestion complexe du recyclage quand les volumes ne cessent de grimper.
Au-delà de la fabrication du carton, c’est toute la chaîne de transport qui contribue à la pollution. Le déplacement massif de marchandises génère son lot de gaz à effet de serre. Les emballages alimentaires, qu’ils soient en plastique ou en carton, finissent par générer des déchets qui saturent les circuits de recyclage. Le plastique, lui, continue de contaminer mers et terres, comme le souligne Plastic Oceans.
Les marques ne restent pas inertes. Certaines, comme McDonald’s, troquent désormais les couvercles en plastique pour des alternatives à base de fibres végétales. D’autres, à l’image de Candia, misent sur le carton recyclé issu de forêts gérées de manière responsable. Ces initiatives s’inscrivent dans une démarche de réduction de l’empreinte carbone et d’engagement environnemental.
Trois axes structurent aujourd’hui l’évolution de l’emballage :
- Réduction de l’impact environnemental : limiter la pollution liée aux emballages devient une priorité affichée.
- Économie circulaire : réutiliser et recycler s’impose comme stratégie centrale pour bon nombre d’entreprises françaises.
- Demande sociétale : la pression des consommateurs pousse les industriels à accélérer la transition vers des solutions qui respectent vraiment la nature.
Le respect de l’environnement s’impose comme un fil rouge, poussant la logistique à réinventer ses pratiques. L’emballage sans carton n’est pas qu’une tendance, il façonne une nouvelle manière d’expédier les biens sans sacrifier l’efficacité ni la planète.
Quelles alternatives écologiques au carton pour expédier sans plastique ?
Le marché de l’emballage sans carton foisonne de solutions, pensées pour répondre aussi bien aux attentes des expéditeurs qu’aux contraintes logistiques. Le papier kraft recyclé s’impose dans de nombreux cas : il protège, reste léger et affiche une empreinte carbone réduite. Issu de fibres recyclées, il favorise l’économie circulaire et se recycle facilement en fin de vie.
Le bioplastique, fabriqué à partir d’amidon de maïs ou de canne à sucre, offre une alternative biodégradable. Testés et certifiés (CAN/BNQ 0017-088), ces matériaux se décomposent sans laisser de traces polluantes. TIPA s’est par exemple spécialisée dans les films souples compostables, capables de remplacer efficacement le film plastique, même pour des objets fragiles. Côté calage, la mousse biodégradable et le papier de soie recyclé protègent les produits sans générer de déchets plastiques.
La démarche circulaire gagne du terrain avec l’adoption de sacs en tissu, ou encore de contenants en verre ou en métal pour les envois réutilisables. Slopes & Town privilégie le bambou et le bois pour ses emballages, tandis que Candia mise sur le carton recyclé certifié. Pour la fermeture, les rubans adhésifs écologiques à base de papier kraft et d’eau remplacent les versions classiques polluantes.
Voici les principales alternatives qui émergent :
- papier kraft recyclé : combine protection et possibilité de recyclage
- bioplastique et emballage compostable : biodégradable, issu de ressources renouvelables
- sacs en tissu, verre, métal : conçus pour être réutilisés de nombreuses fois
- mousse et papier de soie recyclé : amortissent les chocs tout en évitant le plastique
Chacune de ces options privilégie la durabilité et l’efficacité, tout en répondant aux attentes environnementales des entreprises et des particuliers sensibles à l’écologie.
Adopter des solutions d’emballage responsables : conseils pratiques pour entreprises et particuliers
Pour revoir sa manière d’emballer, il faut d’abord analyser les besoins réels. Miser sur des matériaux réutilisables ou compostables, sacs en tissu, contenants en verre, papier kraft recyclé, change la donne. Des entreprises comme McDonald’s montrent l’exemple, avec des sachets en papier et des pailles remplacées par des fibres végétales. Candia repense ses briques de lait sans aluminium, privilégie le carton recyclé et opte pour du plastique d’origine végétale.
La personnalisation ne doit pas s’opposer à la recyclabilité. Un logo imprimé à l’encre végétale, un design épuré, des étiquettes faciles à séparer : autant d’options qui préservent l’environnement. Le sur-emballage n’a plus sa place et les colles polluantes cèdent le pas à des rubans adhésifs écologiques ou des boîtes astucieusement conçues. Sur des plateformes comme Vinted, eBay ou Leboncoin, la seconde main s’impose déjà pour les colis vestimentaires.
Pour agir concrètement, quelques leviers existent :
- Utiliser des outils comme GoodGuide pour mesurer l’empreinte environnementale de ses choix
- Privilégier l’éco-conception : limiter la quantité de matière, favoriser les emballages compostables
- Choisir des emballages certifiés (exemple : CAN/BNQ 0017-088 pour la compostabilité)
La réutilisation s’installe durablement. Monday’s Child transforme ses emballages en jouets, Slopes & Town propose des packagings réutilisables en bambou et bois. Philips intègre du plastique recyclé et augmente la part de carton recyclé dans ses emballages. S’aligner sur ces exemples, c’est faire de chaque colis un maillon d’une chaîne vertueuse, réduire les déchets, valoriser son image et répondre à des clients toujours plus attentifs à l’impact de leurs achats.
Le colis de demain ne sera ni anodin, ni accessoire : il racontera l’engagement du vendeur, la conscience du destinataire et dessinera, peut-être, le visage d’une économie plus lucide.